Rencontre association Guillaume Budé
Comme chaque année, nos élèves de HLP première (Humanité, Littérature et philosophie) ont eu le plaisir d’échanger avec les membres de l’association Guillaume Budé. Cette fois les Fables de La Fontaine étaient à l’honneur. Le choix de lecture s’est porté sur les six premières : « La cigale et la fourmi », « Le corbeau et le renard », « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf », « Les deux mulets », « Le loup et le chien », « La génisse, la chèvre et la brebis, en société avec le lion ».
Les élèves avaient préparé cette rencontre en littérature et en philosophie, en rapport avec le programme « Les représentations du monde » et en particulier le thème « L’homme et l’animal ». Ce lundi, les élèves ont pu présenter une lecture à voix haute de leur fable préférée et argumenter ce choix. Cela a donné lieu pour chacune des fables à des échanges vivants, intergénérationnels, alternant des remarques d’ordre stylistique, des réflexion philosophiques, des rapprochements avec notre actualité. M. Pierre Présumé, président de l’association et M. Alain Bosdecher, secrétaire, ont su avec toujours autant d’enthousiasme et de générosité nourrir les débats. Les membres de l’association venus nombreux et nos élèves ont su soulever des réflexions montrant que les fables résonnent encore pour nous aujourd’hui.
- Qu’est-ce que faire société ? Peut-on faire société avec ceux qui ne sont pas de même nature ? A propos de la Fable : La génisse, la chèvre et la brebis, en société avec le lion.
- Quel sort est le plus enviable entre les deux mulets, l’un chargé d’avoine, l’autre d’argent ? Ne nous y trompons pas, peut-être que le mieux loti n’est pas celui que nous croyons….
- Entre le loup et le chien : quelle situation est préférable ? la liberté, l’indépendance du loup ou le confort du chien ? Quelle part de liberté sommes nous prêts à sacrifier au nom de la sécurité ?
- La confiance en soi, le désir de se comparer : thèmes toujours d’actualité que la fable « La grenouille qui se veut faire plus grosse que le bœuf » vient interroger.
- « Le corbeau et le renard » nous ramènent avec « La cigale et la fourmi » en particulier, à nos souvenirs d’écoliers de classes de primaire. Or que nous enseignent les fables ? Si Rousseau dans l’Emile, livre II, en condamne l’usage auprès des plus jeunes, nous avons pu constater que La Fontaine n’est pas dogmatique. Le plus souvent la morale ne se donne pas de façon explicite et chacun est ramené à exercer son jugement.
« La cigale et la fourmi » a marqué la fin de la séance. A quel animal ou insecte La fontaine se serait-il identifié ? La cigale a semblé le choix le plus cohérent, représentant la place de l’artiste dans la société, en situation de précarité. La fourmi a suscité des débats : cruelle et égoïste, ou simple travailleuse accomplissant son devoir ? Quel modèle de solidarité aujourd’hui au sein de la société ? Selon les générations, le message a changé.
Les fables appartiennent à notre patrimoine culturel et vivent encore dans nos mémoires quand bien même toutes les autres facultés intellectuelles auraient été altérées. La récitation des fables reste ce lien intergénérationnel qui nous unit.
Compte-rendu fait par Mme Carton de Wiart